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1 juillet 2011 5 01 /07 /juillet /2011 23:06

Randonnée du 12 mai 2011

Album photos associé:  Golet-de-l-Agneau

 

La belle falaise calcaire du Mont Margeriaz (on prononce "Margeria"!) domine le Col de Plaimpalais et le vallon supérieur de La Leysse, qui n'est encore qu'un ruisseau à cet endroit.

Ce rempart semble inaccessible, infranchissable!

 

Margeriaz


Seuls les chamois, et les randonneurs téméraires connaissant les deux passages qui permettent d'accéder au sommet osent s'aventurer dans cette face austère. Ces passages ont pour nom le "Trou de l'Agneau", et le "Golet de l'Agneau".

 

Quelle peut-être l'origine étymologique de ces deux noms? Le "trou", on voit ce que c'est, le "golet", c'est un passage étroit, un col, un couloir, une gorge.

Mais "l'agneau"? Qu'est-ce que cette petite bête vient faire dans ce trou? S'est-t-elle perdue? Est-elle tombée? Quelqu'un l'a-t-elle précipité dans cet abîme? vous trouverez la réponse dans cet article.

 

Après avoir laissé une voiture sur le parking de la mairie au chef-lieu de Les Déserts, nous démarrons la randonnée au niveau du Col de Plaimpalais.

 

En empruntant la piste de ski, qui n'a pas été ouverte cette année faute de neige, nous prenons rapidement de l'altitude.

Pour voir le sommet de notre randonnée du jour, il faut se tordre le cou, car la falaise nous surplombe, très haut là-haut, au dessus de la forêt.

 

04 Dans la clairière du Chalet des Cares07 La pente se redresse

 

La montée est rude, presqu'abrupte, les mollets chauffent. Le replat offert dans la clairière du "Chalet des Carres" nous permet de souffler un peu, boire un coup et manger un morceau.

C'était nécessaire, car juste après, nous sortons de la forêt et nous attaquons dans des pierriers où les cailloux roulent sous les chaussures, où après avoir fait trois pas vers le haut, on redescend de deux!...


11 Et maintenant le cable!

 

 

La falaise se rapproche et l'angoisse monte, car qui ne connait pas le coin se demande par où il va bien pouvoir franchir cet obstacle.

 

 

Un cable facilite le passage d'un petit ressaut rocheux et nous guide jusqu'à une petite terrasse qui domine l'abîme: Le Col de Plaimpalais est très loin en dessous de nous!

 

 

 

 

 

 

C'est là que l'on comprend par où nous allons passer:

 

Une faille, large d'à peine deux mètres, entaille la falaise. Mais avant de s'engager dans ce passage, une échelle branlante nous permet de nous hisser jusqu'à une autre plateforme.

 

13 Après, c'est les échelles21 Faille27 Encore un effort


De là nous nous enfonçons dans les entrailles de la montagne, les rochers au-dessus de nous se rejoignent en effet et donnent l'impression de nous enfoncer sous terre.

De la neige et de la glace encombrent le passage, il faut être prudent, ne pas glisser!..

Enfin, comme dans un tunnel, on voit bientôt le jour après une courbe et nous sortons au milieu d'un cahot de gros rochers et de crevasses. Quelques cailloux à enjamber et nous voilà au sommet, dans la brume!


28 Sommet dans la brume33 La brume nous entoure

 

Nous dominons les anciens alpages du Margeriaz, encombrés désormais de remontées mécaniques et balafrés par les pistes de ski sur lesquelles le gazon n'a jamais repoussé!

 

 

En fait ce passage était emprunté aux temps jadis, alors que l'agriculture montagnarde marchait à plein régime et que les alpages se remplissaient à l'été de nombreux troupeaux, par les bergers qui descendaient leurs bêtes aux marchés de la vallée, à Lescheraines, aux Déserts, peut-être même à Chambéry. Cet itinéraire leurs évitait un long détour par Les Aillons.

Depuis, ce passage qui a donc vu passer nombre d'agneaux, certainement portés sur les épaules des bergers, a pris le nom de "Golet de l'Agneau".

Il existe à proximité, un autre passage, qui lui s'enfonce dans une grotte, et s'appelle le "Trou de l'Agneau". Mais je doute que les bergers aient un jour utilisé ce passage avec leurs animaux, car là il faut faire quelques pas d'escalade pour accéder à la grotte, ou pour en descendre.

Nous sommes d'ailleurs rejoints au sommet par un autre groupe de randonneurs qui ont emprunté ce passage et nous les voyons déboucher des entrailles de la terre, frontale allumée sur le front, tels des mineurs sortant de la mine.

 

Nous ne nous attarderons pas au sommet, car une petite bise nous agace et apporte quelques vilains nuages.

La montagne du Margeriaz est de type "karstique". De nombreux lapiaz lézardent la surface; des crevasses, des gouffres et même une arche de pierre donnent un caractère "caussenard" à ce plateau.

 

34 Sur l'arche


Nous descendons jusqu'au dessus du Col de La Verne pour aller casser la croûte.

Notre repas sera écourté avant qu'on ait eu le temps d'avoir pris le dessert et bu la gnôle traditionnelle, une petite averse nous fait décamper sous les ponchos et les "goretex".

Celle-ci sera de courte durée, mais va rendre la descente dans la forêt un tantinet glissante.


40 l plus belle des fleurs!

 

 

 

Sur le retour vers le village de Les Déserts, nous voyons quelques "sabots de Vénus", cette magnifique orchidée de nos montagnes calcaires, constellés de gouttes d'eaux qui vont permettrent aux photographes de réaliser quelques jolis clichés.

 

 


 

Fin de la randonnée, navette de voitures avant de redescendre dans la vallée, où le bar "La Guinguette" nous accueille pour le pot traditionnel! (faut pas rompre avec la tradition!...)

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commentaires

S
Montée de Plaimpalais le 08/07/2015, passage par le golet, descente même itinéraire. Si le passage à partir de l'échelle mérite qq pas d'escalade, ce n'est pas le + compliqué. A mon sens, il faudrait sceller une poignée de fer au sommet de l'échelle, à main gauche, car avec le rocher patiné, ça parait un peu "chaud", mais on est tous passé quand même. Ce qui est le + difficile, c'est le chemin dans le pierrier quand on est sorti de la forêt, ça roule sous les pieds, et cela m'a paru encore + difficile à la descente, grosse vigilance en permanence. Egalement à la montée, rester sur les traces bleues, de fausses traces qui sont de fausses amies ont envie de nous amener sur la gauche vers le précipice du décrochement géologique.
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J
<br /> Récit un peu dramatique! le passage du Golet n'a rien d'inaccessible,l'échelle n'est pas branlante, c'est une rando qui demande qqs précautions pour les personnes sujettes au vertige, à éviter par<br /> temps humide. La prise raide de dénivelé requiert un minimum d'entraînement sans plus.<br /> <br /> <br />
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