Trek dans l'archipel des Canaries et ascension du "Pico del Teide" les 18 et 19 novembre 2010
Album photo associé: Canaries
Le point culminant de l'Espagne ne se trouve pas dans les Pyrénées ni dans une Sierra quelconque comme on pourrait le penser, mais dans l'archipel des Canaries, sur l'île de Ténérife plus exactement.
Il s'agit du Pico del Teide, un volcan en sommeil relatif, qui culmine à 3718m d'altitude.
Pour en savoir plus sur ce volcan, rendez-vous sur Wikipédia:<< http://fr.wikipedia.org/wiki/Teide >>
Avec Dominique, nous avons réalisé l'ascension de ce sommet au cours d'un trek "Allibert" de quinze jours en novembre 2010.<< http://www.allibert-trekking.com/pro_id/860/119-randonnee-le-teide-canaries.htm >>
Nous avons randonné sur trois îles, successivement, La Goméra, Palma et enfin Ténérife.
Voici le descriptif succinct de ce voyage:
"Rivières de lave et mer de nuages, barrancos profonds, oasis verdoyantes et forêts luxuriantes, langage du vent et jeux de lumière, ainsi se résume l’atmosphère volcanique de ce voyage sur les îles Fortunées. Du bord de l’Océan aux 3 718 mètres du Teide, en passant par le parc national du Garajonay, la caldeira de Taburiente et les barrancos de Masca, Valle Gran Rey et Las Angustias, ces trois îles dévoilent toutes les splendeurs de l’archipel."
Des "caldeiras" (cratères ou "enclos"), des "barrancos" (gorges, canyons), des coulées de lave, la "laurisilva", forêt primitive composée de lauriers, fougères arborescentes, ifs et tilleuls,les forêts de "pins canariens", du soleil, du vent, des nuages, la mer toujours au bout de la randonnée, ce fut un voyage fabuleux.
Une semaine pour découvrir La Goméra et Palma, une autre pour Ténérife, c'est court. Mais je pense qu'on a vu l'essentiel.
Le séjour à Ténérife s'est terminé en apothéose.
Il s'agissait de gravir le point culminant de l'archipel comme expliqué plus haut, El Pico del Teide, qui affiche crânement ses 3718m d'altitude à moins de 20 kilomètres à vol d'oiseau de la côte.
Mais notre gîte se trouvait lui à 10m! Allez, je vous le mets à 15m, avec les deux étages à monter!...
A midi, nous déjeunons sur la terrasse du restaurant, face à la mer.
A 13h00, les camionnettes nous emmènent dans la caldeira du Teide, au lieu dit "Las Caňadas", à 2348m, départ du chemin menant au refuge Altavista, qui lui se trouve à 3260m d'altitude.
Nous avons donc 960m de dénivelé à grimper.
Nous sommes à 28° de lattidude nord, donc pas loin du tropique. En altitude certes, mais il fait chaud, très chaud!
L'itinéraire se déroule tout d'abord dans des pentes sableuses, puis au milieu des coulées de lave.
Nous passons à proximité d'un petit sommet qui s'appelle"Montagňa Blanca", le bien nommé!
Le contraste est saisissant entre les zones sableuses, éblouissantes comme sur la neige, et les pentes couvertes de cendres et de lave, grises.
La piste large et peu pentue se transforme en un sentier de montagne qui zigzague au milieu des blocs de lave.
Peu de végétation dans cet univers minéral; quelques graminées, des lichens, survivent dans un environnement hostile!
Il fait très chaud (ah, je l'ai déjà dis! ah oui, mais que voulez-vous, le soleil tape dur!...)
Après presque quatre heures d'effort, le refuge est en vue.
L'installation est laborieuse, un groupe bruyant et désordonné de jeunes allemands est arrivé avant nous et il nous est difficile de trouver nos places.
Tout s'arrange enfin et il faut préparer le repas.
Des pâtes, ben tiens! je connais ça, dans d'autres montagnes!
Nous ne nous éterniserons pas à la veillée, car le réveil sera très matinal! Juste le temps d'admirer le coucher du soleil sur l'océan et les îles proches, Goméra, Palma.
La terre s'enfonce dans l'obscurité, nous restons encore ici dans la lumière, comme sur une île dans l'île!... (enfin, vous voyez ce que je veux dire...)
3h00, debout là dedans!... Quoi, déjà? Ben oui, si tu veux voir le lever du soleil....
Le p'tit déj passe mal à cette heure incongrue. Faut se forcer!
A tâtons, nous bouclons les sacs, laçons les chaussures, et nous nous enfonçons dans la nuit noire, à la frontale, en une longue procession de lucioles (oui, tout le monde part en même temps, 80 personnes à la "queue-leu-leu" sur le sentier)
Il fait froid, une petite bise nous fouette le visage. Contraste extrême avec la veille!
Nous passons à proximité de la gare supérieure du téléphérique et nous poursuivons l'ascension sur un chemin dallé!
C'est pour les touristes, ceux là qui passent leurs journées dans les complexes hôteliers au bord de la plage, en majorité des Allemands et des Hauts Landais (heu, je suis pas sûr de l'ortaugrafe, là!) que le téléphérique a été construit et que le chemin a été aménagé! Et peut-être aussi pour les scientifiques qui viennent faire des relevés et des expériences sur le cratère!
Mais à cette heure encore très matinale, ces touristes doivent encore ronfler et cuver leurs bières!...
Des fumerolles nous entourent, des odeurs de soufre nous agacent les narines à la limite de l'écoeurement, des jets de vapeur brûlante jaillissent par endroit.
Et c'est le sommet, 3718m. Et comme toujours, lorsque l'on arrive sur un sommet, c'est un instant grandiose: satisfaction d'arriver au sommet après une longue ascension, vue formidable, ...
Mais ici, dans cet environnement particulier, c'est encore plus grand!
L'aube pointe à peine quand nous arrivons au sommet, et on attend. Engoncés dans nos vêtements chauds, blottis dans des encoignures de rochers, on attend que "Sa Majesté Roi-Soleil" veuille bien pointer le bout de son nez.
Autour de nous, les jeunes allemands s'interpellent, crient, se chamaillent...
Enfin, Le voilà, d'abord un rayon timide qui passe l'horizon, loin, très loin, au delà de l'île de Fuerteventura à plus de 250 km de distance!
A cet instant, comme par magie, plus un bruit; silence total, angoissant presque...
Tout le monde se tait, pris par l'émotion, (si, je vous jure!) et l'astre solaire commence sa lente montée, jusqu'à se découvrir complètement.
Personne ne parle encore, seuls les crépitements des déclencheurs d'appareils photos viennent troubler le silence...
Coté ouest, à l'opposé donc du soleil, le volcan projette son ombre en forme de cône sur la mer, où il fait encore nuit.
Il faudra encore attendre un petit moment pour que l'agitation reprenne sur le sommet environné par les fumeroles.
Photos souvenirs pour immortaliser cet instant magique et il faut penser à la descente.
Les polaires sont quittées petit à petit, et c'est en tee-shirt que l'on retrouve le refuge.
Nous y mangeons un morceau, buvons un coup, et nous reprenons notre descente dans les cendres, les coulées de lave.
Cà et là, quelques arbustes rabougris, quelques fleurs courageuses arrivent à pousser, mais c'est après avoir traversé un univers minéral que l'on retrouve les voitures.
Arrivés au bord de mer, le restaurant nous attend pour un "repas tapas". La fin d'après-midi nous voit "à la playa" et dans l'eau (22°, pour une mi-novembre, ça vous dit?), histoire de décontracter nos petits mollets fatigués.
Demain, c'est l'avion, retour à la maison....